mercredi 23 mai 2012

Le gibier de Montagne de Haute Savoie

Le gibier de Montagne de Haute Savoie

En fin de journée, nous avons assisté à une présentation à l’ENILV par Pascal Roche sur le gibier de montagne. Pour commencer, il nous a parlé d’un des objectifs de la fédération de chasse de Haute Savoie dont il est directeur : le maintien des équilibres. C’est un challenge très difficile car il y a beaucoup de tourisme durant toute l’année, du pastoralisme et des prédateurs. Ensuite il nous a parlé des différents types de gibiers que nous allons présenter.

1. Le Tétras Lyre
Au dernier comptage qui a eu lieu au mois de mai 2011, on comptait 20 coqs sur le massif du Mole alors qu’il y en avait 13 deux ans auparavant. S’il y a une plus grosse population de Tétras c’est grâce à la fédération de chasse mais aussi aux communes qui réalisent des travaux de débroussaillage mais aussi à la montagne qui est très favorable.

2. La marmotte
Elle n’est plus présente sur le massif du Mole à cause de l’aigle royal. Elle est beaucoup réintroduite et la population est en bonne santé. Elles peuvent disparaître à cause des montagnes en friche. Un animal adulte pèse entre 5 et 6 kg et hiberne du 20 octobre à fin avril. Les jeunes se font facilement attrapés par des prédateurs.
Il existe une chasse traditionnelle de la marmotte. Cette chasse est ouverte pendant 3 semaines. Ils prélèvent maximum 40 animaux par an qui doivent être enregistrés dans un carnet de marquage obligatoire.

3. Le lièvre variable.
Le lièvre variable est très répandu mais en diminution. Les problèmes de milieu naturel sont les suivants :
- ils deviennent blanc pendant l’hiver (homochromie avec le milieu), donc quand la neige fond vite, il est très repérable par les prédateurs.
- ils ont un pelage très épais, ce qui les rend fragiles aux fortes variations de température.
C’est une espèce à surveiller. Pour les chasser, il faut être un spécialiste et chasser avec des chiens courants créancés. Les canadiens l’appellent le lièvre à raquette car il a des grosses pattes pour pouvoir marcher dans la neige poudreuse (empreinte semblable à celle du chien).
Il peut faire plusieurs kilomètres pour trouver de la nourriture, mais il reste à plus de 1700 m d’altitude. 25 lièvres par an sont autorisés à être prélever en moyenne.

4. La bartavelle
Elle est de plus en plus nombreuse et fait un retour remarqué. Elles sont protégées et étudiées. Elles ont un suivi actif. On sait qu’elles pèsent entre 650 et 750 g et qu’elles sont monogames. Le comptage se fait au printemps et il y a un suivi des zones d’hivernage. La chasse est mesurée, avec un quota pour chaque département (16 animaux en Haute-Savoie).

5. La Gelinotte
La gélinotte est discrète et difficile à suivre mais elle est quand même étudiée est chassée. Elle vit dans des forêts diversifiées. La fédération donne un droit à 15 oiseaux par an.

6. Le Lagopède (perdrix blanche)
Il est bien présent dans de nombreux secteurs en réserve. Leur milieu de vie est menacé par les gazex (explosif à gaz pour déclencher les avalanches). Ces oiseaux sont étudiés pour la reproduction et la survie. Ils chassent entre 8 et 20 lagopèdes par an.

7. Le bouquetin des Alpes
C’est une espèce protégée réintroduite par les chasseurs dès 1970. La population est en augmentation régulière, bien représentée en Haute-Savoie jusqu’à 2000 individus. Le poids du mâle est de 100 kg environ et de 60kg pour les femelles. Ils sont très agiles pour leur poids et se reproduisent très bien. Leur terrain d’habitation se trouve entre 1700 et 3000 m d’altitude.

8. Le chamois.
C’est une espèce emblématique de la chasse en montagne. Suite à une population très faible après la seconde guerre mondiale, des plans de réserve de chasse ont été mis en place dès 1968. Ensuite, arriva les plans de chasse obligatoire en 1990, permettant à la population de chamois de s’accroître pour aboutir à plus de 10000 chamois pour 1200 prélèvements. Sur le Mole, on en dénombre environ 200.

9. Le mouflon
Ils sont originaires de Corse. On compte 800 à 900 mouflons présents sur les massifs les plus chauds. Les prélèvements sont autorisés à 200 animaux par an mais la difficulté de la chasse fait que seulement 60% de ce quota est atteint. Si l’hiver est rude, 80% de la population peut disparaître.

10. Les ongulés
On trouve le sanglier, le chevreuil, le cerf (2000 cerfs dans le 74). Pour toutes ces espèces, la chasse est sélective et il faut un plan de chasse.

11. Les prédateurs
Des lynx et des loups sont présents sur le massif alpin haut-savoyard. Les lynx sont peu fréquents, sauf dans le Jura. Les loups sont problématiques car ils font des dégâts dans les élevages, environ 2 attaques par semaine dans le département. Il faut l’autorisation du préfet pour pouvoir « tirer » un loup, un seul tir a été enregistré ces dernières années, il y a 2 ans. Ils ont mis 3 ours avant de pouvoir le tuer, alors que normalement il faut plutôt 2-3 mois avant de pourvoir l’observer et l’identifier. On dénombre entre 2 et 8 loups permanents sur le massif des Glyères.

Pour finir, il nous a donné les grandes lignesde des actions à venir:
- Vigilance sur les projets touristiques
- Communication auprès du grand public
- Communication auprès des décideurs (ex : communes…)

L’avenir du gibier des montagnes passe donc par la mobilisation des chasseurs. Nous avons découvert plusieurs espèces de gibier en particulier des espèces chassées différentes de celles des Deux-Sèvres.